Ma fille.

Née quand j’avais 25 ans, si jeune, je ne savais rien et c’est elle qui m’a tout appris. Ma fille, si proche que c’est douloureux par moments, et énervant aussi, si proche qu’elle a besoin parfois de ne plus être proche. Nous nous comprenons d’un regard, d’un geste, d’un soupir, et c’est doux et par moments trop lourd. Ma fille 15 années d’aventures avec elle, de cours de gym, de danse, de tennis, d’anglais, de tout, ce qui veut dire des heures de voiture, des fou-rires, des disputes, tellement de temps partagé, peu de mots, et puis d’autres mots, et tout-à-coup « maman, j’ai pensé que.. ». Toujours un peu émerveillée devant la justesse de ce qu’elle pense, devant son sens de la morale qu’elle a en toutes circonstances mais qu’elle applique surtout à elle-même. Elle est dure avec elle plus qu’avec les autres. Elle est juste. Elle exige aussi que les autres le soient. Qu’ils se comportent bien.

Ma fille, miroir de mon âme.

Jeudi dernier elle a dû être opérée, rien de grave mais quand même une anesthésie générale. j’ai eu un peu peur. Je me suis surprise à penser, « et si?… », et un gouffre qui s’ouvre. On se fait peur, et puis tout va bien, mais la peur reste. On a un enfant, et dès la première minute on commence à trembler de peur de le perdre.