Je ne suis plus aussi concentrée qu’avant. Je n’arrive plus à me donner la même discipline.
L’année dernière, avec cette meditation de pleine conscience et un peu yoga, j’étais sereine, calme, peut être un peu insensible aussi. Les disputes me touchaient moins, les angoisses des enfants, les mots blessants: j’avais appris à vivre avec tout ça et trouver un monde à moi, à faire de l’espace pour tout ce qui est dur et, si pas à l’oublier, à le laisser là, de côté.
Combien de temps peut-on vivre comme ça? Un peu sans sentiments?
Je ne sais pas. Je ne sais pas: avec cette nouvelle année, j’ai eu envie de penser à moi. J’ai eu envie de plaisir, j’en ai déjà parlé ici, c’est peut-être lié à la maladie de ma mère, je ne sais pas, à cette sensation de temps qui passe.
Peut-être j’étais aussi un peu fâchée: quoi, je fais tout ça, je passe ma vie à essayer de faire ce que je peux pour ceux que j’aime, et puis voilà, d’un coup, comme ça, ma mère va si mal?
Plaisir, plaisirs, envie de me sentir vraiment bien de nouveau: et bien sûr, cela s’accompagne de sensations, de sentiments.
Mais: cette sensibilité nouvelle, ou retrouvée, cela signifie aussi moins de stabilité, moins de recul, quelques larmes aussi.
Je remets mon réveil a 6h pour méditer, parfois. Mais ça ne marche plus, ou moins.