Ce matin au réveil je trouve le jardin comme ça. Il est tout vert et tout mouillé et quand je le regarde je me rends compte que
je
ne
médite
plus.
Et pourtant Olivier me l’avait dit, tu vas le faire un peu moins, puis encore moins et puis sans t’en rendre compte tu ne le feras plus.
La stabilité que cela me donnait, cette sensation d’être bien ancrée dans le sol, pour ensuite pouvoir m’envoler – tout en restant accrochée à quelque chose, quelque part. Pour ne pas me perdre.
Et maintenant que je ne le fais plus.
Maintenant que je ne le fais plus je ne termine pas mes phrases. Je ne sais pas, c’est peut-être un hasard, mais j’ai remarqué hier que je commence à parler et je n’arrive pas à la fin de ce que je veux dire. Je laisse tout là, comme ça, suspendu, susceptible de s’envoler au moindre coup de vent. Comme moi.