J. m’a dit, on ne vit qu’une fois.

Et je ne sais même pas si elle s’en souvient. Mais moi, depuis deux jours, je pense à cette phrase qui

n’est

tellement

pas

moi.

Je la regarde et je la retourne dans ma tête, je me mets en dessous et au dessus d’elle pour en voir les détails et les couleurs et la comprendre et la faire mienne parce que, même si elle l’a oubliée, même si elle l’a dite entre une gorgée de gin et la suivante, même si c’est une grande banalité – J. a raison.

Donc, on ne vit qu’une fois c’est: fais ce que tu veux. C’est: fais-toi plaisir. C’est: tu sais quoi, tu ne dois rien – autre phrase que S. m’a dite un jour et qui est venue hanter mes nuits.

Et, on ne vit qu’une fois, c’est: fais les choses bien. Avec rigueur. Avec beauté. Avec coeur. Et respecter tous ses engagements – ceux qui nous lient.

Ce qui est juste exactement le contraire.

Il faudra que j’en parle un jour avec quelqu’un de plus vieux. Il faudra que j’arrête de croire que moi je sais, parce qu’en fait je ne sais rien. Il faudra que j’en parle à mon père.