Le 20 septembre 2016, elle fait sa valise. Elle va en Toscane, travailler avec les oliviers, puis prendre des cours d’italien: et je me souviens de mon père qui me disait, parle français avec tes filles, l’italien il sera toujours temps de l’apprendre après. Après, c’est maintenant.
Et bien qu’elle n’aille qu’en Toscane pour le moment, et c’est juste là, ce n’est pas loin, c’est pour trois mois: elle vide sa chambre et met tout dans des cartons comme si elle devait revenir dans dix ans.
Elle prend son passeport, aussi, parce qu’elle aimerait continuer à voyager après sans devoir revenir ici, ma fille, ma fille, ma fille adorée qui n’a qu’un passeport italien, comme moi.
Je suis assise par terre dans cette chambre qui a été si peu la sienne, elle qui depuis ses 16 ans n’est plus vraiment à la maison, et je retiens mes larmes; je pleurerai peut-être, mais je pleurerai demain.