J’ai mis des siècles à finir ce livre. Je suis tellement fatiguée ces derniers temps que je ne lis qu’une page par soir – puis je m’endors. En général je laisse tomber le livre à côté de mon lit et le lendemain je perds 5 minutes à essayer de retrouver où j’étais arrivée, au terme desquelles je suis déjà presque endormie.
Puis ce soir, je l’ai terminé. Pendant le bain des enfants et avant le dîner, juste comme ça, je lis vite quand je ne m’endors pas parce que je préfère la musique de l’histoire au sens de chaque mot. Et comme ce livre a été si longtemps avec moi, il m’a vraiment accompagnée. C’était une ambiance qui me suivait un peu tout le temps pendant mes journées: une ambiance un peu triste et étouffante, froide et pleine de pluie, d’un autre temps aussi – Jérusalem avant que nous soyons tous nés. Mais aussi un monde de réflexion et de culture, une histoire triste et complexe et des questions qui nous accompagnent encore. Et aussi la réalité qui nous rattrape toujours.
La réalité qui nous rattrape toujours. On peut rêver, comme le fait Shealtiel Abravanel dans le livre. Mais devant la dureté des choses de la vie, devant ce qui est vrai, devant la vérité, nous ne pouvons que faire un pas en arrière et, comme lui, nous taire à jamais. Constater que: nous ne nous sommes pas trompés, mais si nous sommes les seuls à penser certaines choses, les seuls à rêver, cela revient au même à la fin. C’est comme si nous nous étions trompés.
Lisez-le ce livre, parce que ce soir je ne dis que des bêtises et comme toujours j’interprète les choses de mon point de vue et à la lumière de ce qui vient de m’arriver: hier, avant-hier, il y a cinq minutes; mais vraiment, lisez-le.