Uccle/Linkebeek, froid et pluie et promenades et puis rien.
J’ai couché le petit très tôt hier soir: il se plaint, ne veut pas, m’appelle de son lit, puis s’endort. Je n’ai pas d’états d’âme avec lui, je pense à ce qui est bon pour lui et pour moi et je le fais.
J’en ai été incapable avec chacune de mes filles, prise comme je l’étais dans cette proximité douce, dans cette empathie si forte, dans ce qui en elles était moi et inversement.
Lily en revanche s’est endormie plus tard, elle qui lit longtemps dans son lit: ce que je ne limite jamais. Elle lit, c’est bien, et c’est un des grands plaisirs de la vie que de se retrouver seul dans son lit avec un livre, la nuit.
Avec Asia hier, je voulais regarder un film; mais entre l’absence de wifi dans sa chambre et la difficulté à la choisir, je suis restée quelques minutes dans son lit et puis je suis descendue dans le mien.
Puis ma nuit a commencé. Je suis arrivée presque à la fin de « Tout ce que j’aimais », et je me sentirai très seule quand je l’aurai terminé. Ce livre m’accompagne depuis quelques jours, calme mes angoisses la nuit même s’il en réveille d’autres – l’abandon, la mort d’un enfant, notre mort à nous – me tient compagnie quand je suis la seule réveillée dans cette grande maison silencieuse et que les fantômes arrivent, m’effrayer quant à l’avenir.