Mes nuits sont courtes, je ferme les yeux mais je ne dors pas, je me lève, je descends, je remonte, je lis un peu et je crois que je vais dormir, et puis non, et si je dors mes rêves sont durs et tellement faciles à interpréter que c’est presque drôle.
Mais ce n’est pas drôle.
J’aurais aimé avoir le temps. J’aurais aimé respirer un peu et que les choses se calment, redeviennent comme avant peut-être, en mieux. J’aurais aimé avoir le temps de guérir – et pas de pardonner, ça non, il n’y a rien a pardonner, nous avons tous fait la seule chose que nous pouvions faire – de guérir un petit peu et de reprendre mes forces.
Qu’on ne me pousse pas d’une tempête à une autre encore plus orageuse.
Qu’on me laisse le temps.
Peut-être n’avais-tu pas le temps? Pas l’envie d’avoir le temps?
Quoi qu’il en soit tout cela me laisse une grande impression de tristesse et d’incompréhension – de choses non dite et donc pas comprises. J’écoute tes mots et leur dureté, et moi je dis peu parce que je n’en ai plus la force; parce que je pense que ça n’a plus vraiment de sens que d’essayer de se faire comprendre.