J’ai retrouvé cette vieille photo d’elle, si fraîche et jeune et petite: et j’en ai eu une telle nostalgie, de cette époque et de ma fille comme ça.

J’aime son regard, qui n’est pas tendre, ici, j’aime sa beauté, sa ressemblance avec certaines photos de moi.

J’ai pensé: là, nous étions heureux. Et puis: bien sûr que non, c’était avant tout, mais juste avant, et une des périodes les plus sombres de notre vie à tous.

J’ai eu une grand-mère, qui s’appelait Elisa comme ma fille et moi: elle disait, la grande chance que nous avons, c’est d’oublier les choses. Et en effet, les années passent et d’une période, d’un jour, il ne nous reste plus qu’une image, une photo, une sensation, et souvent, elles sont belles.

De cette photo, je veux garder le soleil et la beauté de ma fille – et tout le reste, qui s’en souviendra dans 150 ans?