Les anciens mots

(Les anciens mots ou les anciens maux reviennent toujours).

Dans cette ville que je croyais connaître – nous disions, je suis très connectée avec Bruxelles – je découvre des lieux nouveaux, des personnes différentes. Parfois, c’est comme un voyage, je roule longtemps, je ne reconnais pas les rues, j’ai un moment d’hésitation au moment de tourner – à droite, à gauche? – alors que j’ai toujours su où j’étais.

Le travail aussi: je découvre. Moi, qui ai vécu avec des amis, travaillé avec eux, partagé ma vie avec une porosité qui faisait que les journées et les soirées se ressemblaient – maintenant, je travaille. Longues journées, parfois fatigantes;

J’ai une sensation diffuse du temps qui passe et des instants qui ne reviendront jamais, du peu de soin que mets dans chaque moment et de mes deux petits qui grandissent sans moi. J’ai eu du temps avec les filles – mal fait, mal utilisé – mais du temps. Et maintenant que de temps, je n’en ai plus, je ne sais pas comment on fait. Comment faire. Comment vous faites, vous, tous les autres, comment vous faites sans moments de rien pour ne pas avoir l’impression que la vie vous file entre les doigts sans avoir le temps de la regarder?

En équilibre sur une ligne droite, j’ai l’impression que je pourrai tomber à droite ou à gauche ou alors rester en haut, j’ai le vertige et je m’efforce donc de ne pas regarder en bas (de ne pas regarder autour de moi).

Et pourtant j’essaie encore.

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