Tavolara, et aussi quelques remerciements

L’île de Tavolara était une base militaire de L’OTAN. Quand on approchait en bateau, on nous demandait de nous éloigner avec une voix un peu effrayante qui sortait de derrière la roche. On ne voyait rien, mais on imaginait. Surtout pour nous, enfants, « base militaire américaine », c’était étrange et un peu magique.

La côte sarde n’a pas été abîmée partout. En Costa Smeralda, par exemple, on a bâti de façon intelligente: les maisons, basses, à un étage, inspirées de l’architecture sarde ancienne, se voient à peine de le mer. Un peu plus bas, là où nous allons depuis des années, la côte est mois chic mais assez préservée aussi. Mais Tavolara! Tavolara a été sauvée par cette base de l’OTAN, puisque dessus il n’y a pratiquement rien. Deux pontons en bois pour les bateaux qui arrivent et qui repartent, deux petits restaurants au même endroit et une ou deux maisons. Le reste, est vide. Les plages, la dune recouverte de la végétation typique de Sardaigne, qui sent bon ce parfum chaud du maquis, tout est sauvage, il n’y a rien, on marche un peu et on arrive à une plage où on rencontre deux ou trois autres personnes, on se baigne dans une eau cristalline, on se croit presque seul au monde.

Je ne savais pas que c’était si facile d’y aller. Mais cet été, en nous promenant à Porto San Paolo, nous avons vu un panneau « tickets-tavolara ». Il y a ce vieux bateau qui fait la navette, une fois par heure, un petit quart d’heure et on y est. Je ne sais pas, cela fait peut-être des années qu’il existe, mais les enfants et moi nous l’avons découvert cette année et le lendemain à 10 heures on était là, prêts, avec Asia et Lily et Ben, et nous étions presque émus devant la beauté de cette île. 

Donc cette année comme tous les ans, nous avons passé presque 3 semaines en Sardaigne. Ce que je veux en dire: que c’était bien, que c’était fatigant, que Bianca n’était pas là et que c’était triste. Que j’ai eu beaucoup de plaisir à être avec Asia. Que Lily et Ben étaient parfaitement heureux dans ce village où je vais maintenant depuis… 30 ans!!! 

Il y a trois jour à la plage la tante de mon mari m’a dit « dès qu’on t’a dit que c’était bien, tu as arrêté le blog ». Alors, un mot sur ça. C’est vrai. je n’arrivais plus à écrire. Cette année a été tellement difficile pour moi, la plus difficile aussi longtemps que je m’en souvienne, que j’aurais adoré pouvoir écrire. Je sais que j’aurais reçu des réponses qui m’auraient aidée, qui m’auraient accompagnée un peu. Mais je ne pouvais pas, puisqu’il ne s’agissait pas que de moi, mais de mes enfants aussi, et que si on choisit d’étaler sa propre vie privée, on ne peut pas faire de même avec celle des autres. Mais ce que G. m’a dit à la plage m’a fait réfléchir. J’avais l’impression que je ne pouvais pas écrire sur mes filles ni écrire en faisant abstraction de ce qui se passait avec elles; maintenant, le moment est peut-être venu pour moi de me forcer un peu. Je vais essayer d’écrire un peu tous les jours, en commençant par des choses simples, quelques photos, la vie quoi.

Quant à G. qui m’a dit qu’elle aimait mon blog: merci, encore une fois. Durant ce long hiver difficile, beaucoup de gens m’ont montré leur tendresse et leur affection, ont été là pour moi, chacun à leur façon et avec ses mots. G., qui n’est pas ma tante mais celle de mon mari, que je ne vois pas souvent mais que j’aime beaucoup de loin, m’a écrit quelques mots sur facebook vers la fin de l’année dernière qui m’ont réchauffé le coeur. Peu de mots et beaucoup d’élégance, comme toujours. Alors encore une fois, merci.

Merci aussi à tous mes amis. Je n’ai pas été une amie facile cette dernière année, mais vous avez (presque) tous été là. Merci.

 

 

(Tavolara est l’île qu’on voit au loin sur la première photo)

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