Ecrire un peu tous les jours, même si ce n’est pas très joli. Ecrire pour me souvenir, pour relire un jour.

Dans un an, pas exemple, je ne sais pas du tout où j’en serai ni avec qui. Je relirai. J’aurai de la tendresse pour moi 45 ans, moi ce soir, moi un peu perdue ce soir. Dans 10 ans, dans 20 ans, mes enfants liront et découvriront leur mère qu’ils ont connue – mes grandes avec toutes ses fragilités, mes petits avec un regard neuf. Sauf Lily, qui comprend déjà tout sans mots et sans explications.

M. dit, je n’ai pas pitié de ceux qui sont méchants. M. a raison.

J. qui est magnifique, qui est mon amie que j’aime. Et A. qui excuse tout et qui connait les recoins de mes pensées.

Et moi, L., tiraillée entre l’envie de vivre, de vivre maintenant, et celle de prendre le temps enfin, d’essayer d’aimer, de ne pas exiger.

L., c’est moi. Assise à cette table et savourant cette solitude. Et moi, L., qui se demande si c’est bien tout ça, si j’ai le droit, le droit d’essayer d’être heureuse ailleurs. Et moi qui veux plus, et qui pense en même temps à mes enfants seuls à Sait Job. Moi qui ai mal et moi qui ai envie de vivre en même temps.

Moi qui me pose 1000 questions et qui n’ai pas de réponse.

Moi qui ai la chance d’avoir ces amies-là.