A la Montagne, les soirées sont douces.

Pas simples, non, pas simples mais compliquées et parfois pleines de larmes. Les miennes, celles d’Asia – c’est nous, nous vivons.

Mais douces quand même.

Je descends à minuit acheter un paquet de cigarettes, je croise S. et son amie, on parle de nous, ça me réchauffe le coeur. Et quand je vais me coucher, seule dans mon grand lit, je pense: maintenant, c’est moi. Tout cela est à moi, c’est moi qui gère et c’est moi qui assume. C’est ma maison et à personne d’autre. A moi. Et ce n’est pas grave s’il m’a fallu 45 ans pour en arriver là – c’est maintenant et je sens le bonheur de chaque seconde. La fenêtre ouverte, l’odeur du bois, les gens qui passent dans cette rue où je connais déjà tout le monde. Les amis et les voisins. Mes enfants qui sont là.

On  m’a dit un jour, toutes les difficultés tu peux les utiliser pour grandir ou même pour que d’autres, un jour, s’inspirent de toi. Je n’ai pas cette prétention, bien évidemment, mais j’essaie de tout bien faire. D’être vraie. De ne pas mentir, ni à moi ni aux autres. De bien faire les choses l’une après l’autre et, dans la mesure du possible, de ne pas faire souffrir les gens autour de moi.

Je voudrais qu’on fasse de même avec moi.

Mais je n’ai pas le pouvoir de décider pour les autres, et tout ce que je peux faire c’est essayer, moi, moi toute seule, d’être heureuse.

Je ne partage plus les aventures de Minouche sur Facebook, ce qui me laisse une certaine liberté. Personne ne lit, je pense. J’écris ce que je veux. J’écris à minuit ou à 1 heure du matin, une cigarette et un verre de vin et je me dis que personne ne commentera. C’est une solitude presque agréable.

J’ai beaucoup pleuré ce soir alors que j’aurais pu en faire une soirée agréable; je n’ai plus envie de faire semblant ni de faire la gentille pour plaire. Comme disait V., il s’agit seulement de savoir: comment je veux être aimée?