Il avait dit

Il avait dit, j’ai tout lu d’un seul trait mais je n’ai pas terminé puisque tu n’as pas terminé.

Et moi j’avais dit, qui es-tu?

J’avais pensé, mais on ne répond pas aux inconnus, pourtant je l’avais fait et chaque fois qu’il disait, comment vas-tu, je disais comment j’allais. Et puis vers la fin moi aussi parfois je disais: comment vas-tu? Et j’écoutais ses histoires douces ou dures, mais sensibles toujours.

Jamais il ne disait, voyons-nous, et moi je n’y pensais même pas pendant que les années passaient et nos histoires nous emmenaient un peu partout, et que le récit que nous en faisions les rendait parfois moins floues, plus brillantes, ou alors éloignait d’un coup la tristesse en mettant tout en perspective et donnait comme un éclat aux gestes que nous faisions tous les jours – racontés au milieu de la nuit à deux inconnus qui ne s’étaient reconnus qu’à force de mots échangés.

Et puis maintenant – toi.

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